Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
La COVID-19 menace de freiner les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs mondiaux des Nations Unies, notamment l'objectif n° 13 pour l'action en faveur du climat. Alors que le monde est confronté à la pandémie, ces objectifs doivent être placés au cœur des plans de relance nationaux et mondiaux. Vous pouvez passer à l'action sur cette question et bien d'autres ici.

La France vient de dévoiler le plus grand plan de relance européen COVID-19 à ce jour, selon le Premier ministre Jean Castex.

Annoncé jeudi lors d'une conférence de presse à Paris et chiffré à 100 milliards d'euros — dont 40 milliards d'euros alloués par l'Union Européenne (UE) — « France Relance » vise à ramener l'économie française à son niveau d'avant la crise d'ici 2022, en se concentrant sur trois piliers clés : la transition écologique, la compétitivité et la cohésion sociale.

M. Castex, qui y voit « une ambition et une ampleur historique », a précisé que ce plan s’élevait à 4 % du produit intérieur brut (PIB) de la France, un montant quatre fois supérieur au plan de relance mis en place après la crise de 2008.

Soulignant sa volonté de « bâtir la France de 2030 », le gouvernement français a insisté sur la nécessité de faire de la lutte contre le changement climatique une partie intégrante de son plan de relance.

Les ministres ont annoncé un investissement de 30 milliards d'euros pour la transition écologique, dont 9 milliards pour soutenir la filière hydrogène et les énergies renouvelables, 4,7 milliards pour le domaine ferroviaire et 6,7 milliards pour la rénovation des logements et des bâtiments publics.

« Notre objectif est clair : devenir la première grande économie décarbonée européenne, a déclaré le gouvernement français sur son site internet. Ces investissements permettront à la France de se développer en adoptant une croissance durable et juste. »

En juin, le président Emmanuel Macron s'est engagé à consacrer 15 milliards d'euros à la croissance durable et aux énergies renouvelables. Si cet investissement fait suite aux recommandations de la Convention des citoyens sur le climat (CCC), Greenpeace a toutefois fait part de sa déception en déclarant que ces mesures étaient « inefficaces face au changement climatique ».

Aujourd'hui, les militants partagent des avis similaires suite à l'annonce de "France Relance".

« Après plusieurs annonces d'un plan visant à "concilier économie et écologie”, le gouvernement a présenté un plan de relance d'une époque révolue, a déclaré au Guardian Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France. C'est bien moins vert que ça en a l'air. »

Tant que les industries de l'automobile et de l'aviation ne seront pas mises en cause pour leur contribution au changement climatique, de tels plans continueront à faire défaut, a expliqué M. Juilliard au Guardian.

« Des chèques en blanc ont été signés pour les secteurs de l'aviation et de l'automobile... et le gouvernement continue à faire des concessions au secteur privé, a-t-il déclaré. Il y a 20 milliards d'euros de réductions d'impôts pour l'industrie dans le plan de relance dont les entreprises bénéficieront quel que soit leur impact environnemental, sans conditions vertes. »

Dans le cadre de ses 149 propositions, la CCC avait déjà exhorté le gouvernement à adopter une série de mesures pour limiter les effets néfastes des vols internationaux et nationaux.

Environ un tiers de ces propositions devraient être adoptées au cours d'un projet de loi dans les prochains mois, mais reste à voir si cette législation répondra ou non aux attentes des militants du climat.

News

Défendre la planète

La France met l'action climatique au cœur d'un plan de relance de 100 milliards d'euros

Par Sarah El Gharib