Dans son adresse livrée depuis les jardins de l’Elysée lundi, le président français Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de la plupart des mesures proposées par la Convention citoyenne sur le climat, qui a rendu ses conclusions la semaine précédente.
Mise en place à la suite de la crise des « gilets jaunes », cette convention, composée de 150 citoyens français tirés au sort, sert d’outil démocratique et de plateforme d’expression au sujet de divers enjeux climatiques.
Outre le fait d’avoir accepté 146 de ces propositions écologiques, le président a également annoncé un investissement à hauteur de 15 milliards d’euros pour faire face au changement climatique.
Certaines des mesures seront incorporées dès la fin du mois de juillet 2020, tandis que d’autres seront intégrées au plan de relance économique post-COVID-19, d’ici la fin de l’été.
« On doit remettre l'ambition écologique au cœur du modèle productif, c'est-à-dire chercher par ses transformations, ses investissements à produire différemment, à l'évaluer, à le mesurer, à transformer nos capacités », M. Macron a notamment déclaré.
Il a ajouté : « L'État prendra toute sa part. C'est pourquoi dès le plan de relance que nous sommes en train de préparer, 15 milliards d'euros supplémentaires sur deux ans seront injectés dans la conversion écologique de notre économie. C'est le choix qui est derrière vos propositions et c'est un changement profond de philosophie ».
M. Macron a également soutenu l’adoption d’une loi sanctionnant le crime d’écocide, qui avait été défendue par la Convention quelques jours auparavant. Il a ainsi déclaré vouloir « porter ce combat » aux échelles nationale et internationale, pour que citoyens, organisations non gouvernementales et autres institutions multilatérales disposent de moyens de recours contre ces dommages causés à l’écosystème.
Mais d’autres propositions — telles que la modification du préambule de la Constitution, la réduction de la vitesse sur les autoroutes de 130 km/h à 110 km/h, ou encore l’introduction d’une taxe de 4 % sur les dividendes en faveur d’investissements écologiques — ont quant à elles été rejetées.
Le temps est venu de faire, d’agir.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 29, 2020
Je m'y étais engagé, je tiens parole : 146 propositions sur les 149 que vous avez formulées seront transmises soit au Gouvernement, soit au Parlement, soit au peuple français. pic.twitter.com/HTdKL5tarm
« Je ne dis pas qu'il ne faut pas réorienter une partie des investissements vers des investissements plus verts, mais mettre sur tous les investissements une taxe, c'est réduire notre chance d'attirer des investissements supplémentaires », a déclaré le président.
La veille du discours, une véritable « vague verte » a déferlé sur la France entière, le parti écologiste Europe Écologie Les Verts (EELV) ayant pris le contrôle de plusieurs grandes villes françaises telles que Lyon, Bordeaux, ou encore Strasbourg.
Face à cette victoire — qui semble signifier une préoccupation croissante des Français aux enjeux écologiques — ainsi qu’au succès relatif de la Convention citoyenne, le chef d’État français a affirmé vouloir renouveler l’exercice en créant de nouvelles conventions à l’avenir.