Plus d’un million d’enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi sont désormais protégés contre le paludisme, et ce grâce au tout premier vaccin contre le paludisme, a rapporté jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le programme pilote du vaccin RTS,S/AS01 (RTS,S) a été lancé pour la première fois en collaboration avec le gouvernement du Malawi en avril 2019 et il s’est avéré être sans risque et a permis de réduire considérablement la mortalité due au paludisme grave, selon l’OMS.
« Au début de ma carrière, lorsque j’étais chercheur sur le paludisme, je rêvais du jour où nous aurions un vaccin efficace contre cette maladie aux conséquences effroyables », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, dans un communiqué. « Ce vaccin ne constitue pas seulement une percée scientifique ; il change la vie des familles de part et d’autre du continent africain, et témoigne de la puissance de la science et de l’innovation pour la santé. Malgré cela, il est urgent de mettre au point des outils plus nombreux et plus performants pour sauver des vies et atteindre l’objectif d’un monde sans paludisme. »
La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences désastreuses sur les services de santé du monde entier et les programmes mis en place pour endiguer et traiter le paludisme n’y ont pas fait exception.
Le Rapport mondial sur le paludisme 2021 a noté que si le « pire scénario » d’un redoublement des décès dus au paludisme ne s’est pas réalisé, les interruptions des programmes ont néanmoins entraîné une augmentation des cas et des décès par rapport à l’année précédente en 2020.
On estime à 241 millions le nombre de cas de paludisme et à 627 000 le nombre de décès causés par cette maladie en 2020, soit environ 14 millions de cas et 69 000 décès de plus qu’en 2019, selon le rapport. Environ 47 000 de ces décès sont » liés aux perturbations dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme qui ont été observées pendant la pandémie. »
C’est pourquoi le succès du vaccin RTS,S est si considérable.
Aujourd’hui, le paludisme demeure l’une des principales causes de maladie et de décès chez les enfants en Afrique subsaharienne. Chaque année, plus de 260 000 enfants africains de moins de 5 ans meurent du paludisme.
Mais l’OMS estime que le vaccin pourrait éviter 40 000 à 80 000 décès d’enfants en Afrique chaque année, s’il était largement distribué.
Si plus de 155 millions de dollars ont été consacrés pour le lancement, l’achat et la livraison du vaccin dans les pays éligibles d’Afrique subsaharienne par l’intermédiaire de Gavi, l’Alliance du Vaccin, des fonds supplémentaires sont encore nécessaires pour la recherche et le développement, selon le Rapport mondial sur le paludisme 2021.