(Note : certains liens du présent article sont en anglais seulement)
Comme dans toutes les villes du monde, le Paris souterrain compte des millions de rats, mais ce mois-ci, c’est un autre type de rats qui s’affichent sur les murs de la Ville Lumière et causent tout un émoi.
Sous une bannière rappelant les émeutes étudiantes de mai 1968, un de ces rats porte sur la tête une boucle à la Minnie Mouse, alors qu’ailleurs, un autre rat enfourche un bouchon de liège qui saute d’une bouteille de champagne.
Voilà quelques-unes seulement des images politiquement chargées crées par Banksy, artiste de rue mondialement connu mais dont on ignore la véritable identité, et cette fois, c’est à Paris qu’il s’exprime sur la crise des réfugiés en France, le capitalisme et la mondialisation, selon le Journal de Québec.
« Il y a deux Banksy, a affirmé l’architecte parisien Sulivan Archambault en entrevue à NBC. Il y a l’artiste politique, puis l’artiste qui joue sur l’émotion et les codes sociaux. »
Les plus récentes œuvres de l’artiste, apparues lors de la Journée mondiale des réfugiés, sont, elles, résolument politiques. Sept nouvelles œuvres sont ainsi disséminées dans la ville, l’une montrant une fillette noire nous regardant par-dessus son épaule et peignant un motif de tapisserie par-dessus une croix gammée, une autre montrant un homme cachant une scie derrière son dos et offrant un os à un chien à trois pattes.
Si le message que portent ces œuvres est évident, d’autres suscitent un débat public et prêtent à diverses interprétations.
Dans le 19e arrondissement, où vit une forte population d’immigrants, l’artiste a repris et transformé un célèbre portrait de Napoléon sur son cheval, l’empereur étant ici enveloppé dans un grand drap rouge. Selon NBC, de nombreux observateurs ont interprété cette œuvre comme un geste de protestation contre la loi française qui interdit la dissimulation du visage dans l’espace public.
Toujours selon le Journal de Québec, une autre image d’une femme portant un voile a été réalisée sur une porte à l’arrière du Bataclan, salle de spectacle où 89 personnes sont mortes lors d’un attentat terroriste en novembre 2015.
« C’est une chance extraordinaire d’avoir Banksy à Paris. Comme toujours ses interventions arrivent à un moment politique clef, incitant citoyens et gouvernement à changer de paradigme sur la question migratoire » a dit Nicolas Laugero Lasserre, président d’Artistik Rezo, dans un communiqué.
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