Que se passerait-il si on développait tous une immunité contre les antibiotiques qu’on utilise pour traiter les maladies courantes ?
Il s’avère que cette question hypothétique est en fait l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale qui existe aujourd’hui — la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Les antibiotiques perdent graduellement de leur efficacité et le développement de médicaments pour lutter contre le problème accuse un retard. Cela veut dire que les infections banales qui étaient autrefois faciles à traiter pourraient conduire à la mort, selon un communiqué du gouvernement du Canada.
Il est estimé d’ici 2050, le nombre de décès attribuables à la RAM pourrait atteindre 10 millions, selon le rapport « Review on Antimicrobial Resistance » de décembre 2014.
Le Canada a alors publié un guide avec de nouvelles pratiques visant à lutter contre cette résistance et à faire en sorte que le pays soit préparé.
L’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre de la Santé, et l’honorable Lawrence MacAulay, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, ont publié le document « Lutter contre la résistance aux antimicrobiens et optimiser leur utilisation : un cadre d’action pancanadien » mardi.
Le guide a été créé pour aider les provinces et les territoires, ainsi que les principaux partenaires dans les secteurs de la santé humaine et animale, à lutter contre la RAM au Canada.
« La résistance aux antimicrobiens est une grave menace pour la santé mondiale qu’il ne faut pas négliger. Le gouvernement est déterminé à prendre des mesures pour en atténuer les effets sur la population canadienne », a déclaré Petitpas Taylor dans un communiqué.
« Nous améliorons la surveillance, faisons la promotion de bonnes pratiques de prévention et de contrôle des infections, encourageons l’utilisation responsable des antimicrobiens et soutenons la recherche et l’innovation en vue de la mise au point de nouveaux produits de prévention et de traitement », elle a dit.
Le guide définit des actions et des résultats souhaités dans quatre domaines : surveillance, intendance, prévention et contrôle des infections, ainsi que recherche et innovation.
Le Canada va renforcer les systèmes de surveillance qui surveillent la RAM pour déterminer les menaces ou les changements, favoriser l’utilisation responsable des antimicrobiens en médecine humaine et vétérinaire ; améliorer les régulations pour les médicaments vétérinaires et les aliments médicamenteux ; donner accès aux médicaments ou pratiques qui peuvent être utilisés à la place des antimicrobiens et appuyer la recherche sur la RAM, selon le gouvernement.
Le cadre pancanadien correspond aux efforts déjà mis en place sur la RAM au Canada. Cela fonctionnera en conjonction avec le Plan d’action fédéral sur la résistance et l’utilisation des antimicrobiens au Canada, qui a été présenté en mars 2015.
L’une des principales causes de la RAM est la surexploitation des antibiotiques chez les personnes et les animaux. En mai 2017, Santé Canada a apporté des modifications au Règlement sur les aliments et drogues afin de protéger davantage les Canadiens contre la menace de la RAM. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont également annoncé un financement de 1,39 million de dollars pour soutenir les équipes de recherche en mai.
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