Partout dans le monde, la COVID-19 frappe de plein fouet les personnes les plus vulnérables. En raison de la persistance des inégalités et des obstacles à l'accès aux soins de santé, les personnes vivant dans la pauvreté sont plus susceptibles de contracter le virus et d'autres maladies telles que le paludisme.
Ces inégalités sont manifestes au Mali, où des milliers de personnes ne reçoivent pas de traitement adéquat en raison de coûts de santé élevés, du manque d'infrastructures efficaces et de difficultés d'accès aux soins.
Seba Samake, a Muso CHW and Amadou Komina, a CHW Supervisor, speak to a group on the street in Samake's neighborhood of Bamako, Mali in between visits to local homes to raise awareness about COVID-19 and precautions that can be taken to protect residents.
Seba Samake, a Muso CHW and Amadou Komina, a CHW Supervisor, speak to a group on the street in Samake's neighborhood of Bamako, Mali in between visits to local homes to raise awareness about COVID-19 and precautions that can be taken to protect residents.
C'est pourquoi Muso, une organisation malienne à but non lucratif, s'attaque à ce problème en aidant les communautés à obtenir toutes les ressources dont elles ont besoin, dont des masques, pour lutter contre la pandémie de COVID-19 au moyen d'une approche locale.
Fondée en 2005, Muso a très vite compris que les crises sanitaires exigeaient une approche locale et proactive. L'organisation a donc mis au point un modèle de soins de santé unique en son genre, conçu pour sauver des vies dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
Grâce à ses agents de santé communautaire (ASC), dont la plupart sont des femmes maliennes travaillant en première ligne dans le domaine de la santé, l'organisation identifie ses patients par le biais d'une recherche en porte à porte. Les ASC fournissent également des soins à domicile et proposent une gamme de services de santé aux adultes et aux enfants dans tout le pays, notamment le planning familial, le dépistage des nouveau-nés et le traitement des enfants atteints de paludisme, de diarrhée et de malnutrition.
Avec la progression de la pandémie de COVID-19 au Mali, les ASC ont toutefois été contraintes de revoir leur approche pour continuer à atteindre et à soigner leurs patients en personne malgré la pandémie.
Community health worker Adele Coulibaly follows up with Mariame Coulibaly who was recently treated for an illness, during rounds to speak with families in her area of Yirimadio about malaria prevention on July 2, 2020 in Bamako, Mali.
Community health worker Adele Coulibaly follows up with Mariame Coulibaly who was recently treated for an illness, during rounds to speak with families in her area of Yirimadio about malaria prevention on July 2, 2020 in Bamako, Mali.
Selon Djoumé Diakité, directeur national pour le Mali à Muso, ce processus n'a pas été facile.
Il a fallu que l'association se procure suffisamment d'équipements de protection individuelle (ÉPI) pour ses ASC afin que les membres de la communauté se sentent plus à l'aise.
« Il y a eu une certaine réticence à recevoir des soins par les ASC, d’autant plus qu’elles voyagent souvent et sont en contact avec d’autres personnes de la ville, a-t-il déclaré à Global Citizen. Donc les craintes étaient assez fondées, ce qui nous a forcés à développer un protocole. Nous avons recherché des bailleurs potentiels pour assurer le financement d’un grand nombre d’équipement de protection individuelle pour que le travail puisse continuer. La communauté a été réconfortée et s’est sentie rassurée grâce aux PPE ».
Bien qu'une partie de la population ait initialement exprimé des inquiétudes quant au port du masque, les ASC — aidées par l'équipe de Muso — ont travaillé sans relâche pour sensibiliser la population à leur efficacité et à leur capacité à stopper la propagation du virus, a déclaré M. Diakité.
« Les gens se sentaient suffoqués, ce qui provoquait une certaine réticence de la part de la population, a-t-il affirmé. Il y avait aussi des craintes quant au fait que le masque pourrait comporter le virus, mais avec une bonne communication et une assurance de sécurité de la part des équipes, la population a été rassurée. »
Les ASC sont désormais dotées des outils nécessaires pour poursuivre leur travail héroïque et ont pu reprendre leurs services.
Seba Samake, a Muso CHW, takes the temperature of Koniba Coulibaly, who was recently a patient at the Yirimadio CSCOM, as part of a follow up visit.
Seba Samake, a Muso CHW, takes the temperature of Koniba Coulibaly, who was recently a patient at the Yirimadio CSCOM, as part of a follow up visit.
L'équipe de Muso joue également un rôle de conseiller auprès du Ministère de la Santé et conçoit un programme national de lutte contre la COVID-19, afin que tous les travailleurs de première ligne puissent acquérir les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour continuer à lutter contre la pandémie au sein de leurs communautés.