La dernière grande extinction qui a marqué l’histoire de la Terre s’explique par la chute d’un météorite qui a percuté la planète, dispersant d’énormes segments de la croûte terrestre et faisant disparaître 76 % des espèces présentes.
Il a fallu des millions d’années avant que la planète retrouve sa biodiversité et plusieurs espèces ont alors disparu à jamais.
Cette calamité s’est produite il y a 66 millions d’années. Une autre grande extinction menace aujourd’hui la planète et cette fois, la cause est beaucoup plus complexe et se développe beaucoup plus lentement que la chute brutale d’une énorme météorite. Mais les effets sont tout aussi dévastateurs.
Le taux actuel d’extinction des espèces est beaucoup plus rapide que le rythme général de l’évolution des espèces selon une nouvelle étude menée à l’Université Aarhus au Danemark et à l’Université de Göteborg, en Suède.
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Et il semble que le taux d’extinction s’accélère en raison du changement climatique, de la pollution, de la destruction des habitats et du braconnage.
Selon les chercheurs, l’éléphant d’Asie, par exemple, n’a plus que 33 % de chances de survivre au présent siècle.
L’équipe de recherche a voulu savoir si la planète pouvait retrouver sa biodiversité si l’être humain réussissait à arrêter la pollution.
En utilisant des programmes de modélisation et à partir des données existantes sur l’évolution de la planète, les chercheurs ont déterminé qu’il faudra entre 3 et 5 millions d’années pour reconstruire la biodiversité une fois que l’être humain aura stoppé la pollution dans une cinquantaine d’années et un autre 2 millions d’années avant que la biodiversité retrouve l’état dans lequel elle était avant l’apparition de la vie humaine sur Terre.
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Il s’agit-là, bien sûr, du scénario le plus optimiste parce qu’il suppose que l’être humain pourra éviter la destruction de la planète dans un avenir proche.
Une des raisons qui expliquent cette longue période de récupération est le fait que plusieurs espèces animales qui disparaîtront sont de grands mammifères qui ont mis des millions d’années à se développer.
« Les grands mammifères, ou mégafaune, comme le paresseux géant terrestre et le tigre à dents de sabre qui ont disparu il y a environ 10 000 ans, avaient des caractères distinctifs sur le plan de l’évolution, a expliqué dans un communiqué Matt Davis, paléontologue à l’Université Aarhus University, qui a dirigé l’étude. Bien qu’ils aient eu quelques proches parents, leur extinction a complètement stoppé l’arbre de l’évolution de la planète. »
Cette étude rejoint un nombre de plus en plus grand d’études qui décrivent cette menace à la faune de la planète. Un autre rapport montre que les humains ont déjà causé l’extinction de 83 % des mammifères sauvages et de la moitié de toutes les plantes de la planète.
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Si ces diverses études dépeignent un portrait plutôt sinistre du pillage auquel s’est livré l’être humain, les auteurs du plus récent rapport soulignent que leur recherche pourrait nous aider à protéger les espèces existantes.
En effet, plutôt que de spéculer sur le nombre d’années qu’il faudrait à l’éléphant d’Asie pour retrouver son niveau actuel d’évolution, pourquoi ne pas investir dans des mesures de protection qui éviteraient l’extinction de cette espèce ?
À mesure que les changements à l’environnement deviennent plus évidents, les pays commencent enfin à investir dans la conservation et la protection de l’environnement.
Le Chili, par exemple, a créé plus tôt cette année trois immenses sanctuaires marins et garantit au développement 10 millions d’acres de ses parcs nationaux. Au Pakistan, un projet pour planter 10 milliards d’arbres est en cours de réalisation. Enfin, le Botswana a considérablement réduit les activités de braconnage des éléphants au cours de la dernière décennie en augmentant ses mesures de surveillance.