Deux jours après l'assassinat de Samuel Paty, enseignant dans un collège en France, une foule de personnes sont descendues dans la rue dimanche pour exprimer leur solidarité.
M. Paty, qui avait 47 ans et enseignait l'histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, a été attaqué par un extrémiste religieux vendredi après avoir montré des caricatures du prophète Muhammad à sa classe composée de jeunes élèves. Le professeur craignait pour sa sécurité dans les semaines précédant son assassinat, alors qu'il avait suscité la colère sur les réseaux sociaux.
L'incident a choqué tout le pays, incitant des milliers de personnes à se rassembler dans les villes de France pour dénoncer la violence contre les enseignants et soutenir la liberté d'expression.
Certains ont souligné le fait que cette agression était une tentative de restreindre les droits des enseignants en recourant à l'intimidation : « ce qui est arrivé, c’est le résultat d’un manque de respect de manière générale envers les enseignants, ont déclaré deux enseignantes à Libération. Les parents se sentent autorisés à juger notre travail, à nous dire "vous devriez faire ça", et même "vous devez faire ça." »
« Je suis prof. Je pense à toi, Samuel », pouvait-on lire sur l'une des pancartes portées par un manifestant à Paris, selon la BBC. « Enseigner oui, saigner non », renchérissait une autre.
A demonstrator holds a French flag with the slogan "Freedom of Speech" during a demonstration on Oct. 18, 2020 in Paris.
A demonstrator holds a French flag with the slogan "Freedom of Speech" during a demonstration on Oct. 18, 2020 in Paris.
People gather on Republique in demonstration on Oct. 18, 2020 in Paris. Demonstrations around France have been called in support of freedom of speech and to pay tribute to French history teacher Samuel Paty.
People gather on Republique in demonstration on Oct. 18, 2020 in Paris. Demonstrations around France have been called in support of freedom of speech and to pay tribute to French history teacher Samuel Paty.
Embed from Getty ImagesEmbed from Getty Images
D'autres ont réaffirmé la nécessité de préserver l'éducation du terrorisme non seulement en France, mais dans le monde entier ; soulignant que celle-ci était « la seule solution » à l'extrémisme.
« L'enseignement est une arme de paix », peut-on lire sur un panneau, qui fait écho aux recommandations des Nations Unies en vue de prévenir la violence par l'éducation.
Embed from Getty ImagesEmbed from Getty Images
L'importance de rester unis et de rejeter toute forme de racisme et d'islamophobie à un moment où les divisions religieuses s'aggravent dans le pays a également été soulignée.
« Je suis Samuel ; je suis Charlie. Mais pas d’amalgame. #NotInMyName », pouvait-on ainsi lire sur une pancarte, en référence aux attentats contre Charlie Hebdo, dont le procès est en cours.
Les représentants du gouvernement français ont également rendu hommage à M. Paty sur les réseaux sociaux ; le Premier ministre Jean Castex a notamment déclaré sur Twitter : « Vous ne nous faites pas peur. Nous n'avons pas peur. Vous ne nous diviserez pas. Nous sommes la France ! ».
Vous ne nous faites pas peur.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) October 18, 2020
Nous n’avons pas peur.
Vous ne nous diviserez pas.
Nous sommes la France ! pic.twitter.com/GjUQo9AePa
Un hommage national est prévu mercredi, a indiqué Le Parisien.
Parallèlement, dans une interview accordée au Journal du Dimanche, M. Castex a mentionné que le gouvernement travaillait activement à une stratégie visant à mieux protéger les enseignants contre de futures violences.