À la suite de quatre jours de négociations musclées — qui en font le plus long sommet de l'histoire de l'institution — les dirigeants de l’Union européenne (UE), réunis au Conseil européen, viennent de s’accorder sur un plan de relance colossal pour soutenir leurs économies touchées par la pandémie de coronavirus.
Basé pour la première fois sur le principe d’une dette commune contractée par la Commission européenne, le plan prévoit un budget total de 750 milliards d’euros, dont 390 milliards de subventions destinées aux pays européens les plus durement affectés par les répercussions économiques du coronavirus. Selon France Info, une somme de 360 milliards d’euros supplémentaires sera également disponible sous la forme de prêts accordés aux pays membres qui en font la demande.
Outre ses objectifs économiques, ce budget vise à faire face aux défis sociaux et écologiques auxquels l’UE est confrontée.
« Pour la première fois, l'Europe va mettre en œuvre un plan de relance fondé sur la solidarité pour faire face à la crise et répondre aux défis sociaux, économiques et écologiques », a souligné l’Élysée dans un tweet.
L’Italie et l’Espagne, qui figurent parmi les pays les plus touchés d’Europe par la crise de la COVID-19, devraient bénéficier respectivement de 81,4 et 72,7 milliards d’euros de subventions, selon El País et La Repubblica. Quant à la France, dont le plan de relance national sera dévoilé le 24 août prochain, elle devrait se voir allouer 40 milliards d’euros, selon le ministre de l’Économie Bruno LeMaire, qui s’est exprimé mardi matin au cours d’une interview accordée à France Info.
Mais le principe de dette commune n’est pas la seule innovation qui caractérise cet accord.
Le plan sera aussi conditionné au respect de l'État de droit et de la démocratie — deux facteurs qui, jusqu’ici, n’entraient pas en ligne de compte de manière explicite. En cas de violation de ces principes et de non-respect des valeurs européennes, les financements accordés aux pays contrevenants pourraient être suspendus ou réduits.
« La Commission européenne a proposé un instrument pour prendre des mesures à la majorité qualifiée en cas de violations de l’État de droit, a ainsi insisté Ursula von der Leyen, présidente de l’institution, lors d’une conférence de presse tenue mardi. Un engagement très clair a été pris pour protéger les intérêts financiers de l’UE et contrôler plus strictement les fonds européens ».
Avec l’Allemagne, nous avons rendu le plan de relance possible. Merci à Angela Merkel, Ursula von der Leyen, Charles Michel et à l’ensemble de nos partenaires européens d’avoir partagé cette ambition. Depuis l’euro, nous n’avions pas connu une telle avancée. pic.twitter.com/oUpeAufgUn
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 21, 2020
Le succès des négociations a été salué par les dirigeants français et allemands, qui s’en sont félicités au cours d’une conférence de presse commune.
« C’est un changement historique de notre Europe et de notre zone euro. Une étape majeure a été franchie, a notamment déclaré le président français Emmanuel Macron. En deux mois, nous avons réussi à bâtir un consensus pour que ce plan de relance inédit devienne une décision et donc une réalité. »
La chancelière allemande Angela Merkel s’est quant à elle dite « très soulagée » de constater la capacité des dirigeants européens à « agir ensemble », tandis que le président du Conseil européen, Charles Michel, a fait part de son enthousiasme dans un tweet où il s’est exclamé : « Deal! ».
Deal!
— Charles Michel (@eucopresident) July 21, 2020
Le mois dernier, la Commission européenne, sous le patronage de sa présidente Ursula von der Leyen, s’est engagée aux côtés de Global Citizen pour faire en sorte que chacun, partout, puisse accéder aux outils essentiels de survie à la pandémie de COVID-19. La campagne a permis de mobiliser plus de 6,9 milliards de dollars d’aide internationale dédiée aux plus démunis de la planète.