Un enfant meurt de la malaria toutes les deux minutes. Cette statistique alarmante est l'une des raisons pour lesquelles les créateurs du Faso Soap s’attèlent à produire et à distribuer ce savon anti-moustiques dans toute l'Afrique, là où l’épidémie de la malaria est la plus répandue.
Fabriqué avec des produits locaux, ce savon, composé de karité, de citronnelle, de souci officinal et d’autres ingrédients naturels, laisse une odeur sur la peau après le lavage qui repousse les moustiques mortels.
Cette initiative est l’œuvre de Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko, deux anciens étudiants du Burkina Faso.
« Le savon est un des produits que l’on trouve dans tous les foyers d’Afrique, quel que soit leur niveau de pauvreté », a déclaré Gérard Niyondiko à CNN. « La plupart des gens se lavent le soir et voudraient être protégés avant d'aller se coucher. »
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Les fondateurs du Faso Soap ont dû faire face à un obstacle évident : comment les effets de ce savon anti-moustiques persisteraient-ils après le rinçage? Ils ont cerné cette grande question en mettant les ingrédients naturels dans des microcapsules – d’une taille d’environ 100 à 150 micromètres - qu'ils ont ensuite incorporées dans le savon; ils ont trouvé que ces microcapsules adhèrent aux pores de la peau.
« Après rinçage du savon, les microcapsules persistent et libèrent progressivement sur la peau des propriétés répulsives sur une période de six à huit heures », explique le directeur de la campagne Franck Langevin à CNN.
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Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko ont été les premiers africains lauréats du premier prix du jury et du prix du public à la Global Social Venture Competition en 2013, recueillant une subvention de 25 000 $.
Ces codécouvreurs du Faso Soap ont utilisé ces fonds pour travailler en partenariat avec des organisations, comme les fabricants de savon de l’Afrique de l’Ouest, qui les aideraient à atteindre leur objectif de mettre à la disposition des populations un savon efficace qui soit accessible à la grande majorité.
Faso Soap vise à sauver 100 000 vies d’ici 2018. Non seulement ce savon aiderait à prévenir la propagation de la malaria, mais il a aussi la capacité de prévenir d'autres maladies transmises par les moustiques comme le virus Zika. Toutefois, plus de travaux de recherche s’imposent avant de lutter contre le virus Zika par le Faso Soap.
À l'heure actuelle, prévenir la propagation de la malaria par ce savon est déjà un défi de taille. En 2015 seulement, 438 000 personnes ont été victimes de cette maladie. Faso Soap a entrepris la première étape d’une longue lutte contre la malaria et son éventuelle éradication.