La France a officiellement interdit le harcèlement sexuel et le sifflement des femmes en public, après un vote ayant eu lieu cette semaine, rapporte Reuters.
Cette interdiction controversée fait suite à l'agression d'une femme, Marie Laguerre, devant un café parisien. Mme Laguerre a tenu tête à un homme qui la sifflait et qui l’a finalement frappée. L'incident a provoqué un tollé général.
« Le harcèlement de rue n’était pas puni jusqu'ici. Désormais, ce sera le cas », a déclaré Marlène Schiappa, Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et architecte de la nouvelle législation, à la radio Europe 1 après le vote.
Les détracteurs de la mesure estiment qu'une telle application va à l'encontre de l'héritage du « romantisme français ».
Les comportements sexistes que nous subissons au quotidien ne sont PAS une fatalité. Ensemble, agissons pour faire évoluer notre société ✊, signez sur https://t.co/tswtWmZNX7 pour @MarleneSchiappa
— Marie Laguerre (@marielaguerre_) August 4, 2018
Mais Marlène Schiappa avait réagi à ces propos dans une interview accordée à Reuters l'an dernier, affirmant que le gouvernement ne cherchait pas à éradiquer les comportements flirteurs, ni à « tuer la culture du romantisme français ».
« Ce qui est essentiel, c'est que les lois de la République française interdisent d'insulter, d'intimider, de menacer et de suivre des femmes dans les lieux publics », a-t-elle déclaré jeudi dernier.
Marlène Schiappa a poursuivi en affirmant que la France devait cesser de tolérer le harcèlement sexuel et les violences, telles que l’agression de Mme Laguerre.
Louée pour sa réponse à l'incident, Mme Laguerre a lancé cette semaine un site appelé Nous Toutes Harcèlement, où les femmes peuvent partager anonymement des témoignages de harcèlement sexuel ayant eu lieu « dans la rue, au travail, dans la sphère privée », a rapporté The Guardian.
La nouvelle loi prévoit également que les relations sexuelles entre un adulte et une personne de moins de 15 ans puissent être considérées comme un viol si la jeune fille est jugée incapable de donner son consentement. Elle accordera également aux victimes mineures de viol un délai supplémentaire de 10 ans pour porter plainte.