Lundi, lors du One Planet Summit sur la biodiversité, le président français Emmanuel Macron a annoncé une augmentation de 50 % des fonds alloués par son gouvernement au Fonds international de développement agricole (FIDA).
Cette promesse aidera le FIDA à soutenir les petits exploitants agricoles face aux crises liées à la pandémie de COVID-19, au changement climatique et aux récessions économiques, tout en assurant leur prospérité future. Le FIDA fournit aux agriculteurs des subventions et des prêts, une assistance technique, du matériel et des conseils en matière d'entrepreneuriat, tout en améliorant l'accès aux marchés, les chaînes d'approvisionnement et les systèmes alimentaires nationaux.
« Cet investissement contribuera à libérer durablement des millions de personnes parmi les plus vulnérables du monde du cycle de la faim et de la pauvreté, qui est exacerbé par des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles, a déclaré Gilbert F. Houngbo, président du FIDA, dans un communiqué. Moins de faim, moins de pauvreté et une meilleure résistance au changement climatique signifient un monde plus prospère et plus stable pour tous. »
Le travail du FIDA est devenu de plus en plus crucial au cours de l'année écoulée. La pandémie de COVID-19 a perturbé les secteurs économiques, aggravé la pauvreté et bouleversé les priorités de financement international, en particulier dans les pays à faible et moyen revenu. Le FIDA se concentre sur les personnes les plus susceptibles d'être touchées par ces effets, à savoir celles qui vivent dans la pauvreté. La grande majorité des personnes les plus pauvres de la planète vivent dans les zones rurales et travaillent dans l'agriculture. Elles produisent 50 % des calories du monde sur seulement 30 % des terres agricoles, tandis que des millions de personnes ont dû lutter pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille avant même que la pandémie ne survienne. L'année dernière, le FIDA a lancé un fonds de 200 millions de dollars pour aider les agriculteurs à surmonter la crise et à en sortir plus forts.
La promesse de la France sera affectée à la reconstitution des ressources du FIDA, ce qui signifie qu'elle contribuera à financer la prochaine liste de projets de l'organisation en 2022. Au cours des derniers mois, 25 autres pays, dont le Japon, les Pays-Bas et la Sierra Leone, ont augmenté leurs contributions au Fonds.
L'annonce de M. Macron a été suivie d'une réunion avec les ambassadeurs de Global Citizen et du FIDA, Idris Elba et Sabrina Dhowre Elba. Selon le Guardian, le président y a évoqué ses projets de soutien aux jeunes d'Afrique pour les aider à préserver la biodiversité et à mieux encadrer les projets de développement.
Thank you for the solid meeting President @EmmanuelMacron 🇫🇷@Sabrinadhowre and I are thrilled France is stepping up with a + 50% investment in sustainable agriculture through @IFAD This investment will boost jobs+other opportunities for youth in Africa #OnePlanetSummit@GlblCtznpic.twitter.com/W3BtJ2VnBp
— Idris Elba (@idriselba) January 11, 2021
M. Macron a indiqué qu'il prévoyait d'inviter des jeunes plutôt que des chefs d'État au sommet annuel Afrique-France, qui se tiendra en juillet.
« Beaucoup de pays organisent ce type de sommet ... nous avons réfléchi à la manière de le transformer complètement, de construire quelque chose de nouveau après la COVID, a déclaré M. Macron lors de la réunion. Peut-être que cela échouera, [mais] nous avons décidé de bâtir un nouveau sommet. Il n'y aura absolument aucun dirigeant africain invité, nous inviterons simplement la jeunesse africaine impliquée dans l'agriculture, la société civile, les affaires, la culture, les sports ... elle viendra d'Afrique et exprimera ce qu'elle veut pour l'Afrique. »
« Elle défendra ce qu’elle souhaite », a-t-il ajouté.
Les époux Elba sont devenus ambassadeurs du FIDA en avril 2020, quelques mois après avoir effectué une mission d'enquête en Sierra Leone avec le FIDA et Global Citizen. Depuis lors, le couple a appelé les pays à accroître leurs engagements envers l'organisation.
« À une époque où chaque pays est confronté à des difficultés dues à la pandémie, nous avons plus que jamais besoin d'une vision politique pour faire face à nos urgences climatiques, sanitaires et économiques, qui sont interconnectées, a indiqué le couple dans une déclaration faisant suite à l'annonce de M. Macron. Investir dans l'agriculture durable et les zones rurales ne crée pas seulement des opportunités économiques pour un avenir meilleur et plus égal, cela peut aussi contribuer à la sauvegarde de notre planète. »
Le One Planet Summit sur la biodiversité a été marqué par des victoires importantes en matière de durabilité, les dirigeants mondiaux ayant élaboré des plans de relance post-COVID-19.
« La relance face à la pandémie est une occasion pour nous de changer de cap, a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, lors de l'événement. Avec des politiques intelligentes et de bons investissements, nous pouvons tracer une voie qui assure la santé de tous, relance les économies, renforce la résilience et protège la biodiversité. »
Le FIDA, en collaboration avec le Fonds vert pour le climat, a annoncé la création de la Grande Muraille verte pour soutenir le plus grand projet de reboisement et de restauration des écosystèmes au monde. Cette initiative mobilisera 10 milliards de dollars pour des projets locaux et régionaux en faveur de la Grande Muraille verte, mais on ignore pour l'instant d'où viendront ces fonds et comment ils seront utilisés. Il est essentiel, dans les mois et les années à venir, que les informations financières pertinentes relatives à ce projet soient recueillies et partagées avec le public.
Le prince Charles a dévoilé la Terra Carta, une charte pour la conservation de la planète qui vise à recueillir 10 milliards de dollars auprès du secteur privé au cours des dix prochaines années.
« Aujourd'hui, je lance un appel urgent aux dirigeants de tous les secteurs et du monde entier pour qu'ils se joignent à nous dans cette entreprise et apportent leur soutien à cette "Terra Carta", afin de concilier la prospérité avec la nature, l'humain et la planète au cours des dix prochaines années », a affirmé le prince Charles.
La France, aux côtés de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, a annoncé PREZODE, une nouvelle collaboration intersectorielle entre les chercheurs scientifiques et les chercheurs en santé visant à stopper les futures pandémies en prévenant l'émergence de nouvelles zoonoses.
Par ailleurs, 50 pays se sont engagés à protéger 30 % de la surface terrestre et maritime des activités humaines d'ici 2030, ce qui doublerait les zones terrestres protégées et plus que quadruplerait les espaces marins protégés, selon les Nations Unies.
Les pays qui se sont engagés à atteindre cet objectif de conservation chercheront à obtenir l'adhésion d'autres pays lors de conférences sur l'environnement qui se tiendront dans le courant de l'année.
« Protéger 30 % de la planète améliorera sans aucun doute la qualité de vie de nos citoyens et nous aidera à parvenir à une société équitable, sans carbone et résiliente. Guérir et restaurer la nature est une étape clé pour le bien-être des populations, en créant des millions d'emplois verts et bleus de qualité et en réalisant l'Agenda 2030, notamment dans le cadre de nos efforts de relance durable », a déclaré Andrea Meza, ministre costaricaine de l'environnement et de l'énergie, selon le Guardian.
« Nous avons l'impératif moral et pragmatique de nous rassembler, de prendre des décisions fermes qui nous permettront de faire un pas de plus pour mettre fin à la perte de biodiversité et atteindre les objectifs des Accords de Paris », a-t-elle ajouté.