La France fait un pas de plus vers l'accès aux produits menstruels pour toutes les personnes qui ont leurs règles sur son territoire.
Mardi, la ministre française de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé que les étudiants universitaires auraient désormais accès gratuitement aux produits d'hygiène menstruelle, selon le Monde. Des centaines d'universités devront installer des distributeurs gratuits de tampons et de serviettes hygiéniques dans les centres de santé et les dortoirs des campus au cours des prochaines semaines.
Le gouvernement travaille avec les organisations étudiantes pour mettre en œuvre ces mesures et entend rendre les produits hygiéniques gratuits dès septembre, a déclaré Frédérique Vidal.
En réponse à cette initiative, le président français Emmanuel Macron a renouvelé sa promesse faite en décembre dernier de s'attaquer à la précarité menstruelle en France.
« L'insécurité de la période étudiante, longtemps invisible, est une injustice que nous ne pouvons plus tolérer », a-t-il écrit sur Twitter.
Cette annonce fait suite à une initiative lancée en septembre 2020 pour distribuer des produits menstruels bio dans les lycées de la région Île-de-France.
Avec la pandémie de COVID-19, la précarité menstruelle s'aggrave dans le monde entier à mesure que les difficultés économiques s'accroissent. La France est un pays où la précarité menstruelle est très répandue. Selon une enquête récente, 13 % des personnes interrogées, soit une femme sur trois, ont dû choisir entre l'achat de produits menstruels et d'autres produits de base comme la nourriture. Une autre étude indique que 2 millions de femmes en France sont privées d'accès aux produits périodiques. Les élèves vivant dans la précarité sont particulièrement vulnérables et risquent de manquer l'école en raison de leurs difficultés à gérer leurs menstruations.
Pour certaines personnes qui défendent la cause des menstruations, le fait d'obliger les élèves à demander aux infirmières et aux centres de santé de leur fournir des produits pour hygiéniques constitue un obstacle d'accès supplémentaire, mais l'annonce du gouvernement français a été bien accueillie.
L'association Règles Élémentaires, avec laquelle Mme Vidal s'est entretenue virtuellement mardi, et qui fait campagne depuis 2015 pour rendre les produits d'hygiène menstruelle plus accessibles, a applaudi cette initiative.
« Hier était un grand jour dans la lutte contre la précarité menstruelle avec l’annonce de la gratuité des protections dans les universités. Merci à @VidalFrederique d'avoir entendu nos demandes », a écrit l’organisation sur Twitter.