La crise climatique est un problème omniprésent et la lutte contre le changement climatique affecte pratiquement tous les aspects de notre vie, qu’il s’agisse de notre alimentation, de notre façon de nous habiller ou de la manière dont nous partons en vacances.

Il est reconnu que l’un des plus grands responsables des émissions de carbone est le secteur de l’aviation. En fait, des données de 2019 ont montré que prendre un vol long-courrier génère plus d’émissions de carbone que ce que produit en moyenne une personne dans des dizaines de pays en une année entière.

Nombre d’entre nous qui tentons de réduire leur empreinte carbone ont, en même temps que d’autres mesures telles que la suppression de la viande et des produits laitiers ou l’abandon de la Fast Fashion, réduit leurs nombres de vols.

Et pourtant, selon une enquête de Greenpeace, au moins 100 000 « vols fantômes » sans passagers, vont voler dans toute l’Europe au cours des prochains mois.

Ces avions volent afin de permettre aux compagnies aériennes de conserver leurs droits de décollage et d’atterrissage sur les pistes des grands aéroports.

Mais, comme l’a souligné Greenpeace, cela pourrait entraîner des émissions supplémentaires pouvant atteindre 2,1 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, soit l’équivalent des émissions de 1,4 million de voitures diesel en un an.

Doug Parr, directeur politique de l’organisation au Royaume-Uni, a déclaré : « Nous savons que l’industrie du transport aérien fait passer le profit avant les gens et la planète, mais l’absurdité des « vols fantômes » propulse son irresponsabilité vers de nouveaux sommets. »

3 faits à savoir sur les « vols fantômes ».
  1. Au moins 100 000 « vols fantômes » pourraient être effectués en Europe cet hiver.

  2. Ils pourraient générer jusqu’à 2,1 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre, soit autant que les émissions de 1,4 million de voitures à essence ou diesel moyennes en un an.

  3. La Commission européenne exige actuellement que les compagnies aériennes assurent au moins 50 % de leurs vols réguliers, pourcentage qui devrait passer à 64 % en mars.

Qu’est-ce qu’un vol fantôme ?

Un vol fantôme est un avion qui se rend d’un aéroport à un autre sans aucun passager, ou avec très peu de passagers à bord.

Pourquoi cela se produit-il ?

Dans le domaine de la circulation aérienne, les créneaux d’atterrissage sont des biens précieux qui ne peuvent pas être utilisés par n’importe quel avion.

Les règles de l’UE stipulent que, pour obtenir et conserver l’un de ces créneaux d’atterrissage convoités, une compagnie aérienne doit faire décoller un certain nombre de vols réguliers.

En temps normal, les compagnies aériennes étaient tenues d’utiliser 80 % de leurs créneaux. Si la compagnie aérienne n’atteignait pas ce quota, elle perdait son créneau.

Au début de la pandémie, la Commission européenne a suspendu ce critère parce que personne ne voyageait plus.

Toutefois, à mesure que les blocages et les restrictions de voyage se sont atténués dans le monde entier, les niveaux d’utilisation ont été portés à 50 % et devraient à nouveau atteindre 64 % en mars.

Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, a déclaré que la compagnie devrait peut-être effectuer 18 000 « vols supplémentaires et inutiles » afin de respecter le quota.

Qu’en disent les militants écologistes ?

Naturellement, la communauté des activistes est furieuse.

Greta Thunberg, a tweeté un message d’incrédulité : « Brussels Airlines effectue 3 000 vols inutiles pour conserver ses créneaux horaires à l’aéroport. L’UE est assurément en état d’urgence climatique... »

”Brussels Airlines makes 3,000 unnecessary flights to maintain airport slots”

The EU surely is in a climate emergency mode… https://t.co/eHLFrd06y0

Le réseau d’organisations Rester Sur Terre a qualifié les avions vides d’exemple flagrant de « vols à la con », nom qu’il attribue aux voyages non essentiels tels que les vols court-courriers et les voyages en jet privé.

Greenpeace l’a qualifiée d’« absurde et révoltante », tandis qu’un porte-parole de sa campagne  Mobilité Européenne Pour Tous a déclaré : « Le fait que la Commission européenne exige des compagnies aériennes qu’elles fassent voler des avions vides pour atteindre un quota arbitraire est non seulement polluant, mais extrêmement hypocrite compte tenu de leur rhétorique sur le climat. »

Quelles mesures pouvons-nous prendre ?

Nombreux sont ceux qui ont pris la parole sur les réseaux sociaux pour dénoncer le gaspillage des vols et la politique du « use it or lose it » qui oblige les compagnies aériennes à les utiliser.

Vous pouvez vous joindre aux 6 000 personnes qui ont signé une pétition appelant le gouvernement britannique à mettre fin aux « vols fantômes » et à réformer les droits historiques relatifs aux créneaux d’atterrissage.

Vous pouvez également vous impliquer dans le mouvement Global Citizen et dans notre campagne « Défendre la planète ». Pour faire face à la menace du changement climatique et contribuer à en réduire les effets, il faudra vraiment que chacun d’entre nous passe à l’action.

Grâce aux actions de notre campagne, vous pouvez appeler les dirigeants du monde entier et des entreprises à prendre des mesures urgentes et à fournir le financement nécessaire pour lutter contre le changement climatique et soutenir les nations vulnérables qui sont déjà les plus durement touchées par ses effets.

Vous pouvez également en apprendre davantage sur les mesures individuelles que vous pouvez prendre dans votre vie afin de contribuer à réduire votre propre empreinte carbone - et télécharger l’application Global Citizen pour relever nos défis, comme devenir végétarien ou végétalien pendant une semaine, ou se passer de plastique.

Global Citizen Explains

Défendre la planète

Pourquoi des « vols fantômes » survolent-ils l’Europe dans un contexte de crise climatique ?

Par Tess Lowery