Le Honduras avance en matière de représentation féminine en politique.
Après un règne de 12 ans du Parti national au Honduras, Xiomara Castro, membre du Parti de la Liberté et de la Refondation (Libre), a prêté serment jeudi en tant que première femme présidente du pays dans un stade de football de la capitale Tegucigalpa selon la BBC.
Castro remplace le président Juan Orlando Hernández, en poste depuis huit ans, qui a été accusé de corruption et de liens avec le trafic de drogue. Ses promesses de s’attaquer à la corruption et aux scandales, de réduire la pauvreté et de promouvoir des lois plus fortes sur les droits reproductifs ont assuré sa victoire.
La présidente a reçu le plus grand nombre de voix de l’histoire du Honduras, selon CNN. La candidate socialiste démocratique a gagné contre le Parti national conservateur et son adversaire, le maire de Tegucigalpa Nasry Asfura, par une victoire écrasante de plus de 14 points aux élections présidentielles de 2021 en novembre.
Le vice-président taïwanais William Lai et la vice-présidente américaine Kamala Harris étaient présents lors de l’inauguration. Cette dernière s’est engagée à soutenir les efforts de Castro pour endiguer la migration en luttant contre la corruption.
L’insécurité économique, les inégalités, la corruption et la violence ont poussé des centaines de milliers de Honduriens à fuir le pays, dont beaucoup ont demandé l’asile aux États-Unis.
« La catastrophe économique dont j’hérite est sans précédent dans l’histoire de notre pays », a déclaré Castro dans son discours d’investiture. « L’État du Honduras a été mené à la faillite durant ces douze dernières années ».
L’un des premiers ordres d’action de Castro est de fournir gratuitement l’électricité à un million de Honduriens vivant dans la pauvreté. Selon la Banque mondiale, près de 50 % de la population reste sous le seuil de pauvreté national.
Le Honduras a également le taux de féminicide le plus élevé d’Amérique latine. Les militants espèrent que la nomination de Xiomara Castro ouvrira des portes à d’autres femmes au gouvernement et qu’elle fera progresser les droits des femmes dans le pays, selon le Guardian.
Le président devrait bientôt lever les restrictions sur les pilules contraceptives d’urgence et œuvrer pour rendre légal l’avortement (dont les restrictions touchent de manière disproportionnée les femmes pauvres du pays) en cas de viol, lorsque la vie de la mère est en danger et lorsque le fœtus n’est pas viable. L’équipe de transition de Castro a également déjà commencé à travailler avec des groupes de défense des droits des femmes pour élaborer une législation sur la violence à l’égard des femmes, et elle a déclaré vouloir ouvrir davantage de refuges pour les victimes de violence domestique, promouvoir le développement économique des femmes et dispenser des cours d’éducation sexuelle dans les écoles.