Dans le cadre des 16 Jours d'activisme contre les violences basées sur le genre, du 25 novembre, la Journée internationale de l’élimination ds violences à l’encontre des femmes, au 10 décembre, la Journée internationale des droits humains, Global Citizen se mobilise pour exiger l'égalité de genre.
Nous avons dressé une liste de quatre figures françaises inspirantes qui se sont battues pour les droits dont nous jouissons aujourd'hui en tant que femmes.
1. Simone de Beauvoir
La féministe et philosophe française Simone de Beauvoir était une pionnière de la libération des femmes. Sa vie personnelle comme sa vie professionnelle témoignent de la façon dont les femmes peuvent mener une vie libre et indépendante.
« Je n’ai voulu ni me marier, ni avoir d’enfant, je ne voulais pas mener une ‘vie intérieure,’ ce qui est la chose la plus écrasante dans la condition féminine. J’avais échappé aux servitudes de la condition féminine, » a-t-elle affirmé lors d'un entretien télévisé, trois ans avant de mourir.
Simone de Beauvoir soutenait que les rapports entre les hommes et les femmes sont construits socialement.
« On ne naît pas femme, on le devient, » écrit-elle dans son manifeste intitulé Le deuxième sexe publié en 1949. « Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine. »
Dans une critique du patriarcat de 1071 pages, Simone de Beauvoir remet en question les arguments sociaux, politiques et religieux qui servent à justifier le statut de seconde zone des femmes de l'époque.
Si les détracteurs de cette « bible féministe » l'ont fustigée en France, elle est, en revanche, devenue très en vogue aux États-Unis.
Simone de Beauvoir a rencontré le légendaire philosophe existentialiste Jean-Paul Sartre à l'âge de 20 ans. C'est le début d'une étroite collaboration et d'une vie de couple exceptionnelle, qui durera jusqu'à la mort de Sartre en 1980.
Emblématique de la manière dont elle pensait que les femmes devaient vivre, en totale indépendance, ils ont eu une relation peu conventionnelle et Simone de Beauvoir a fréquenté des étudiantes lesbiennes, selon ses correspondances écrites avec Sartre.
2. Olympe de Gouges
À une époque où les femmes n'avaient aucun droit politique, Olympe de Gouges, une révolutionnaire française du XVIIIe siècle, a exhorté les femmes à s'engager politiquement.
Elle est considérée comme l'une des premières militantes féministes au monde.
Bien qu'elle ne soit pas allée à l'école, Olympe de Gouges était éloquente et a fondé une compagnie de théâtre pour exprimer ses idées radicales. En ce temps-là, une écrivaine était considérée comme un outrage à la société et aux mœurs.
Elle a notamment milité pour le droit des femmes à divorcer et l'a obtenu en 1792, tandis que les Américaines ne l'ont acquis qu'en 1937.
Cette pionnière du féminisme est célèbre pour avoir publié en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle elle plaide pour que les femmes bénéficient des mêmes droits fondamentaux que les hommes.
La dramaturge a fait son entrée au Panthéon en 2018, un honneur décerné aux héros nationaux qui ont contribué à la grandeur de la France. Sa statue est la première figure historique féminine qui trône parmi celles d'hommes.
Bien qu'opposée à la peine de mort, elle considérait que les femmes devaient jouir du même droit à être guillotinées que les hommes : c'est ainsi qu'elle a rendu l'âme, en 1793, pour son engagement politique.
3. Simone Veil
Rescapée de l'Holocauste, Simone Veil est largement respectée à travers le spectre politique français pour avoir œuvré, sans relâche, à la défense des droits des femmes.
Elle a été ministre de la Santé à la fin des années 1970 et a été nommée ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dix ans plus tard. Dans le cadre de ces fonctions, elle a fait adopter, à l'unanimité, la pilule contraceptive à l'Assemblée nationale.
Simone Veil était en faveur de la mise en place de quotas en faveur des femmes dans les entreprises et en politique. Elle a, en outre, publié une tribune réclamant une plus grande représentation des femmes.
Elle est surtout connue pour avoir fait adopter la loi Veil, qui a dépenalisé l’avortement en 1975, considérée comme la pierre angulaire de l'émancipation féminine en France.
« Les femmes en politique, ça ne devrait pas donner lieu à des rires ou des plaisanteries, » a déclaré celle qui a essuyé des propos sexistes tout au long de sa carrière.
Fervente partisane de l'Europe, elle est devenue présidente du Parlement européen de 1979 à 1982, la première femme à occuper cette fonction et le premier président élu au suffrage universel direct.
Simone Veil est devenue la cinquième femme à être inhumée au Panthéon.
4. Françoise Giroud
« Quel malheur !,» s’est exclamé le père de Françoise Giroud à sa naissance. Il voulait un fils.
Bien qu'elle ait arrêté ses études secondaires à 14 ans, cette autodidacte a connu une ascension sociale et professionnelle fulgurante, marquée par des drames personnels : sa sœur et son fils aîné sont morts de manière précoce.
À une époque où il y avait très peu de femmes dans les médias en France, Françoise Giroud est devenue directrice de la rédaction du magazine Elle, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Elle a ensuite co-fondé le magazine d'actualité français L'Express dans les années 1950, dont elle est devenue la rédactrice en chef puis la directrice pendant 20 ans.
Elle a été la première femme en France à diriger un journal. Giroud a, ainsi, nourri une génération entière de journalistes politiques féminines.
Elle tourne le dos à sa passion pour le journalisme lorsqu'elle est nommée Secrétaire d'Etat à la condition féminine par Valéry Giscard d'Estaing. Elle est ensuite nommée Secrétaire d'État à la Culture.
« La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente, » disait-elle, réputée pour son humour cynique.
Elle a lancé ses célèbres Cent et une mesures pour les femmes, une série de mesures politiques visant à améliorer le statut des femmes dans la société et en politique.
Les principaux projets de loi prévoyaient d'éradiquer la discrimination fondée sur le genre entravant l'accès des femmes a la fonction publique, de permettre aux femmes de travailler dans le secteur public après la limite d'âge et de proscrire toute discrimination des employeurs à l'égard des femmes enceintes.