Lors d’une rencontre tenue au Vatican lundi, le premier ministre Justin Trudeau a demandé au pape François de présenter les excuses officielles de l'Église catholique aux autochtones du Canada.
« Je lui ai parlé du désir profond des Canadiens d’avancer vers une véritable réconciliation avec les peuples autochtones, et j’ai souligné comment il pouvait y contribuer en présentant des excuses », a dit Trudeau.
Trudeau a dit que le pape était prêt à collaborer avec le premier ministre et les évêques canadiens pour trouver une façon d’aller de l’avant. Trudeau a aussi invité le pape à se rendre au Canada dans les prochaines années.
Au 19e siècle, le gouvernement canadien a décidé qu’il était responsable de l’éducation des Autochtones du pays. Ils ont créé une « assimilation agressive », qui était une politique à enseigner dans les pensionnats autochtones — des établissements gérés par l’Église et financés par le gouvernement.
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Environ 150 000 enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont été retirés de leurs communautés et placés dans des pensionnats, où plusieurs ont été victimes d’agressions émotionnelles, physiques, spirituelles et sexuelles.
Depuis lors, le Canada a demandé au gouvernement de reconnaître, de présenter des excuses et de dédommager les victimes.
Parmi les objectifs de la Commission de la vérité et de la réconciliation du Canada (CVR) est un engagement à évaluer l’impact des expériences dans les pensionnats et à produire un rapport sur l'histoire et l'héritage du réseau des pensionnats autochtones.
Le CVR a recommandé 94 appels à l’action « afin de remédier aux séquelles laissées par les pensionnats et de faire avancer le processus de réconciliation canadienne ».
Le rapport demande au pape de présenter des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements que les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique.
Dans le passé, le premier ministre a promis de prendre des mesures au niveau de chaque recommandation.
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Un autre sujet de conversation avec le pape était le changement climatique. Trudeau a dit qu’il a félicité le pape François pour le leadership dont il fait preuve sur la scène mondiale en matière de changements climatiques. Ils ont parlé de l’importance de souligner les fondements scientifiques afin de protéger la planète.
Les affaires internationales et la situation au Moyen-Orient ont également été abordés, selon un communiqué du Vatican.
Trudeau semblait très enthousiaste à la suite de la conversation.
« J’ai aussi eu l’occasion d’avoir une profonde conversation personnelle touchant de nombreux sujets avec le chef de ma propre Église », a dit le premier ministre.