Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Global Citizen fait campagne sur les Objectifs mondiaux des Nations Unies, notamment l'objectif n°3 pour la santé et le bien-être de tous, et l'objectif n°2, qui vise à éliminer la faim d'ici 2030. Avec plus de 1,7 milliard de personnes touchées par les maladies tropicales négligées (MTN) dans le monde et moins de 10 ans pour atteindre les Objectifs mondiaux, il est essentiel de coopérer au niveau mondial pour réaliser des progrès tangibles. Vous pouvez nous rejoindre pour appeler les dirigeants mondiaux à mettre fin à cette négligence en passant à l’action ici.

Dans certaines régions du monde, les campagnes de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) sont durement touchées par la COVID-19. 

Si certains groupes et individus déploient des efforts exceptionnels pour éviter des revers majeurs en matière de prestation de services de santé essentiels, la nutrition et le rôle qu'elle joue dans la transmission des MTN passent souvent inaperçus.

Bien que la relation entre les MTN et la nutrition ne soit pas entièrement comprise, il est clair qu'il existe un lien entre les deux.

D'un côté, la recherche suggère que la malnutrition expose les gens à une infection avant même qu'elle ne se produise. Lorsque l'accès à une alimentation de qualité est limité, comme c'est le cas dans certains pays à faible ou moyen revenu, la population est plus vulnérable aux infections et risque de présenter des symptômes de MTN plus graves.

D'un autre, les MTN, une fois contractées, peuvent contribuer de manière significative à la malnutrition en raison de leurs effets ravageurs sur l'organisme, ce qui aggrave un cercle vicieux caractérisé par la faim et un mauvais état de santé.

Ceci est particulièrement vrai pour des MTN comme les helminthes transmises par le sol et la schistosomiase, explique Claire Chaumont, directrice des programmes de suivi et d'évaluation au END Fund. Elle ajoute que ces deux maladies sont liées à l'anémie, au retard de croissance et à la malnutrition.

En essayant de combattre une infection causée par des vers, des larves ou des œufs, le corps est susceptible de stimuler son rythme métabolique et de consommer des nutriments à un rythme beaucoup plus rapide que d'habitude, comme le montre une étude sur le rôle de la nutrition dans la lutte contre les MTN. Bien que ces réactions servent à protéger l'organisme, elles peuvent faire des ravages chez les personnes qui n'ont pas accès à une alimentation riche en nutriments, alors que leur corps s'efforce de se remettre de l'infection aussi efficacement que possible.

Rompre le cycle de la malnutrition et de l'infection pourrait donc être la réponse à la lutte contre les MTN, mais cela est plus facile à dire qu'à faire, et la COVID-19 pourrait bien aggraver la situation.

La pandémie a déjà plongé 150 millions d'enfants dans la pauvreté et, selon les Nations Unies, le nombre de personnes souffrant de faim pourrait bientôt être multiplié par deux dans ce contexte.

Tout cela « risque d'aggraver l'insécurité alimentaire et pourrait avoir un impact sur la lutte contre les MTN », a déclaré Mme Chaumont dans un courriel adressé à Global Citizen.

Selon le NTD Modelling Consortium, une organisation de spécialistes en épidémiologie et de scientifiques, la COVID-19 pourrait également interférer avec la capacité globale de certains pays à éliminer les MTN en raison de la pression supplémentaire exercée par la pandémie sur des systèmes de santé qui étaient déjà fragiles bien avant qu'elle ne frappe.

Pour contribuer à atténuer ces effets, l'Organisation mondiale de la santé note qu'il convient de privilégier des approches intégratives et transversales dans la lutte contre les MTN.

La recherche montre également que si les programmes de traitement contre les MTN mettent fortement l'accent sur les traitements médicamenteux comme moyens de prévenir la propagation des maladies, il est tout aussi crucial — sinon plus — de mettre l'accent sur la nutrition lorsqu'il s'agit de les combattre de manière préventive.

Pour aller de l'avant, les dirigeants mondiaux peuvent s'engager à mettre en place des programmes complets et concertés qui permettront d'établir un lien entre ces priorités sanitaires qui semblent concurrentes, tout en s'attaquant simultanément à la COVID-19.

« Nous devrions attirer davantage l'attention sur les liens entre ces deux questions, développer des stratégies intégrées et briser les cloisonnements entre ces secteurs, a déclaré Mme Chaumont. Les programmes de nutrition concordent naturellement en raison des avantages communs qu'ils présentent et du fait qu'ils ciblent souvent des populations similaires avec des approches similaires. »

Pour y parvenir, les dirigeants pourraient notamment renouveler leur engagement envers la Déclaration de Londres, un effort collectif ayant réuni les entreprises pharmaceutiques, les organisations de santé, les dirigeants et bien d'autres acteurs dans la lutte contre les MTN en 2012.

La déclaration arrivant à son terme en 2020, de nouveaux financements pourraient contribuer grandement à garantir que le monde applique la feuille de route de l'OMS sur les MTN, dont l'échéance est fixée à 2030, au cours de la prochaine décennie.


Avec seulement 0,6 % du financement mondial de la santé actuellement consacré à la prévention des MTN, de nouveaux engagements sont indispensables pour préserver les progrès accomplis en vue de leur élimination. Vous pouvez nous rejoindre en appelant les dirigeants mondiaux à renouveler la déclaration de Londres et à mobiliser de nouvelles promesses financières de 1,5 milliard de dollars pour accélérer ces progrès en passant à l'action ici.

Global Citizen Explains

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Par Sarah El Gharib