Dans la lutte visant à faire progresser l'égalité des genres dans le monde, de plus en plus de gouvernements prennent conscience de la nécessité de remettre en cause le statu quo et de prendre des mesures concrètes en faveur de l'émancipation des femmes. Mais si l'on examine la manière dont les femmes ont été représentées dans les codes pénaux de certains pays, on constate que le chemin à parcourir est encore long.
En Inde, la Cour suprême a élargi sa qualification de viol en 2017 pour décréter que c'est une infraction pénale pour un homme d'avoir des relations sexuelles avec sa femme si elle a moins de 18 ans, faisant ainsi passer l'âge du consentement au sein des mariages de 15 ans. Cependant, le viol conjugal est toujours légal.
Les femmes en Arabie Saoudite ont gagné le droit de conduire en 2018, mais ont toujours besoin d’un tuteur masculin pour faire d’autres choses, comme voyager ou chercher des opportunités d’emploi.
Qu'il s'agisse d'interdire aux femmes de porter des pantalons sous prétexte de vouloir préserver la pudeur ou d'empêcher les femmes d'engager une procédure de divorce, certaines lois fédérales sont les vestiges de politiques archaïques et ne sont plus appliquées. Pourtant, elles ont eu un impact sur la façon dont la société perçoit les femmes et ont conduit à la création de pratiques préjudiciables.
Examinons de près la situation de l'égalité des femmes et des filles dans le monde afin de voir ce que nous pouvons faire pour changer les choses. Cela commence par la reconnaissance des femmes extraordinaires qui se sont battues pour le progrès et servent d'inspiration aux gens du monde entier, mais qui ont rarement l'occasion d'être célébrées dans les médias.
Consultez notre tour d'horizon des sept lois les plus sexistes qui existent pour restreindre les droits des femmes. Bien que des progrès aient été réalisés en matière d'égalité des genres, nous aurons besoin de tout le monde pour faire en sorte que le monde soit un endroit équitable et juste pour toutes les femmes.
1. Les violeurs peuvent revendiquer des droits parentaux au Minnesota
Les femmes partout dans le monde font face à un taux élevé de violences basées sur le genre, ce qui peut inclure les agressions sexuelles, le harcèlement ou les abus. Rien qu’aux États-Unis, le Rape, Abuse & Incest National Network ou RAINN (en français, réseau national contre le viol, l’abus et l’inceste) estime qu’une femme sur six a été victime de viol ou de tentative de viol.
Chaque année, aux États-Unis, on compte entre 17 000 et 32 000 grossesses consécutives à un viol. Il peut sembler évident qu’un violeur ne puisse pas prétendre aux droits parentaux sur un enfant résultant d’un viol, mais en réalité, la loi varie d’un état à l’autre.
Actuellement, 25 états exigent une condamnation pénale pour viol afin de mettre fin aux droits d'un parent. Dans d'autres, le tribunal doit disposer de "preuves claires et convaincantes" prouvant que l'enfant a été conçu par viol.
Ce n’est que dans un seul état, le Minnesota, qu’il n’y a pas de restriction pour réduire ou mettre fin aux droits parentaux d’un violeur.
2. Les femmes qataries célibataires de moins de 30 ans ne sont pas autorisées à séjourner dans un hôtel.
Il est vrai que le Qatar a pris des mesures en faveur de l’autonomisation des femmes - comme la suppression en 2020 d’une mesure qui nécessitait une autorisation d’un tuteur masculin pour qu’une femme obtienne son permis de conduire - le pays pratique toujours des mesures inéquitables et sexistes.
Selon Human Rights Watch, le système de tutelle masculine du pays permet aux hommes de dicter de nombreux aspects de la vie d'une femme et sont encore légaux aujourd'hui. Ainsi, les femmes célibataires de moins de 30 ans ne sont pas autorisées à séjourner elles-mêmes à l'hôtel ou à voyager sans autorisation.
3. Les femmes russes ne peuvent pas exercer certains emplois afin de préserver leur fertilité.
Certains pays ont des lois qui restreignent les options professionnelles des femmes, prétextant que ces restrictions existent pour leur « protection ». Parmi ces pays, la Russie, qui a une liste exhaustive de professions interdites aux femmes afin de protéger leur santé sexuelle et reproductive.
Bien que la liste comprenait des centaines de métiers interdits aux femmes, tels que conduire des trains ou des camions, ou piloter des équipements marins, elle a été réduite à 100 métiers en 2019. Parmi les possibilités d'emploi pour les femmes qui sont encore interdites figurent les emplois dans la production pétrolière, l'industrie chimique et les mines de charbon.
4. Une ville indonésienne interdit aux femmes d’enfourcher une moto.
Dans la ville indonésienne de Lhokseumawe, située sur l'île de Sumatra, il est interdit aux femmes de chevaucher les motos ou de s'accrocher au conducteur d'une moto pour se soutenir, car ces actes sont "inappropriés", selon le New York Times.
Située dans la province d'Aceh à Sumatra, qui adhère à la charia, Lhokseumawe n'est pas la seule ville d'Indonésie à réglementer la vie quotidienne des femmes. Un rapport publié en 2021 par Human Rights Watch décrit les nombreuses façons dont les règlements et les codes vestimentaires ciblent de manière disproportionnée les femmes et les filles en Indonésie.
5. En Eswatini, il est illégal pour les femmes de porter des tenues jugées "immorales".
En 2012, le gouvernement d'Eswatini (anciennement connu sous le nom de Swaziland) a annoncé que les femmes risquaient d'être arrêtées si elles portaient des mini-jupes ou des t-shirts laissant entrevoir leur ventre, selon la BBC. Wendy Hleta, responsable des relations publiques du service de police royal du Swaziland, a déclaré à l'époque que les "tenues légères" incitaient les hommes à violer plus facilement les femmes.
L’interdiction de 2012 découle d’une loi de l’ère coloniale en 1889, alors que l’Eswatini était sous le gouvernement britannique.
6. Une femme ne peut pas divorcer en Israël sans l'autorisation de son mari.
En Israël, les tribunaux sont gérés sur la base de la loi juive, selon le Jerusalem Post. Pour les femmes qui tentent de divorcer de leur mari, ce facteur peut les empêcher de rechercher la liberté qu'elles méritent.
Pour qu’un juge accorde un divorce, la femme doit obtenir un guett, ou un document juridique fourni par son mari dans lequel il accepte le divorce.
7. Le mariage d’enfant est légal dans de nombreuses régions du monde.
On estime que 650 millions de filles et de femmes vivantes aujourd'hui ont été mariées dans leur enfance et le problème est répandu dans de nombreuses régions du monde.
Touchant de manière disproportionnée les femmes et les filles, plusieurs facteurs contribuent au mariage des enfants, tels que les traditions culturelles et l'insécurité financière. Mais des études montrent que les filles mariées avant l'âge de 18 ans présentent des taux plus élevés de violence basée sur le genre et ont moins de possibilités d'éducation et d'emploi.
Si certaines nations ont fait des progrès pour mettre fin au mariage des enfants ces dernières années, il est impératif que davantage de gouvernements abolissent cette pratique pour atteindre l'égalité des genres d'ici 2030.