Il est devenu de plus en plus habituel de penser à nos décisions avec le prisme de l’environnement en tête, et il existe de nombreuses façons de commencer lorsqu’il s’agit de choix quotidiens — comme se rendre au travail en vélo ou adopter un régime végétalien. Mais lorsque vous partez en vacances, surtout si vous voyagez dans un autre pays, il peut être plus difficile de maintenir un mode de vie à faible émission de carbone.

Vous envisagez peut-être de prendre un vol à forte émission de carbone ou de choisir des hôtels qui ne sont pas très explicites quant à leur politique environnementale. Si vous êtes végétalien, vous pouvez vous retrouver dans une ville qui propose peu d’options pour le dîner.

Avant la pandémie de COVID-19, le tourisme était une industrie mondiale en pleine expansion, et ses émissions de carbone augmentait tout aussi proportionnellement. Une recherche de 2018 a révélé que l’industrie du tourisme était responsable d’environ 8 % des émissions mondiales, les vols représentant environ la moitié de ces émissions.

En même temps, voyager dans le monde, rencontrer de nouvelles personnes ou apprendre des choses fascinantes sur de nouvelles cultures est une expérience enrichissante que vous ne voulez probablement pas manquer. Plus encore, prendre des pauses et des vacances, si vous le pouvez, est vital pour notre bien-être.

Heureusement, il existe des moyens de partir en vacances sans faire exploser vos émissions de carbone. Alors que de plus en plus de touristes prennent conscience de leur impact environnemental, de plus en plus de tours opérateurs conçoivent des voyages qui offrent le meilleur des vacances traditionnelles sans l’empreinte carbone.

Dans cette optique, voici quelques-unes des meilleures façons de rendre vos prochaines vacances salutaires autant pour vous que pour la planète.


  1. Découvrez le voyage en train en toute liberté !


L’aviation contribue à environ 2,4 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Lorsque vous ajoutez les autres gaz produits par le transport aérien, tels que l’oxyde nitreux, et les traînées de vapeur d’eau produites par les avions, cela représente, selon la BBC en fait 5 % des émissions mondiales.

L’une des façons les plus simples de réduire votre empreinte carbone est donc de trouver un moyen alternatif pour vous rendre sur votre lieu de vacances sans prendre l’avion.

Cela pourrait prendre plus de temps, mais cela pourrait faire partie du charme de vos vacances. C’est ce que pense l’experte en voyages Susanna Elfors, qui suite au succès de sa page Facebook pour le mouvement « flygskam » — qui signifie en suédois « la honte de prendre l’avion » — a cofondé un site web dédié aux vacances en train afin d’éviter les tracas liés à la réservation de plusieurs trains.

Elle a déclaré à Global Citizen en 2019 : « Vous pouvez descendre du train et séjourner dans un petit village, et intégrer cette expérience à vos vacances. Dans les avions, vous voyez juste les nuages passer. »

Il existe de nombreuses agences de voyages qui proposent des voyages uniquement en train. Depuis le Royaume-Uni, vous pouvez prendre l’Eurostar pour vous rendre à Paris ou à Bruxelles, puis opter pour un abonnement interrail qui vous permettra de voyager en train sur tout le continent (il est particulièrement abordable si vous avez moins de 27 ans). Pour plus d’inspiration, consultez le blog « Man in Seat 61 » (l’homme du siège 61), un site web primé consacré au voyage, créé par Mark Smith, un aficionado des voyages en train. 


  1. Trouver un lieu d’hébergement qui fonctionne aux énergies renouvelables

Séjourner dans un hôtel ou une maison de vacances fonctionnant à l’énergie renouvelable est un excellent moyen de réduire ses émissions pendant son voyage et d’en apprendre, à cette occasion, davantage sur les technologies durables.

Le National Trust, une organisation de conservation du patrimoine, a dressé une liste de ses maisons de location fonctionnant à l’énergie solaire ou à l’énergie hydraulique, ce qui prouve qu’il est possible d’améliorer l’efficacité énergétique des vieilles propriétés. Vous pouvez aussi troquer Airbnb pour Ecobnb, un site web qui vous permet de consulter des locations dans le monde entier, avec des évaluations détaillées sur leur caractère durable. Un glamping (contraction du terme glamour et camping) dans une ferme biologique à énergie verte en Toscane, ça vous dit ? Oui, s’il vous plaît ! 

Ou si vous avez envie d’une maison qui ressemble à une maison de Hobbit nichée dans une colline écossaise, allez voir le Earth Ship dans le Perthshire : il est fabriqué à partir de matériaux recyclés et d’objets récupérés, de la laine a été utilisé pour l’isolation et il est alimenté en énergie grâce aux éoliennes de la ferme en activité sur laquelle il est basé. 

Pour un cadre plus urbain, tournez-vous vers des hôtels de luxe comme le Breeze Hotel, dans le centre d’Amsterdam, qui a été récompensé pour son innovation et son approvisionnement en énergie à partir de ses propres systèmes renouvelables. Il utilise la lumière du soleil pour chauffer l’eau pour les douches, des panneaux solaires et il dispose même d’un système de climatisation naturel utilisant de l’eau réutilisée.

  1. Voitures électriques et destinations adaptées aux vélos

Vous constaterez peut-être que même si vous évitez de prendre l’avion, vous pourriez avoir besoin d’une voiture pour vous rendre à votre destination. Si c’est le cas, vous voudrez peut-être envisager de louer une voiture électrique, qui est une option largement disponible en Europe et en Amérique. Bien que l’électricité utilisée pour alimenter ces voitures soit souvent produite à partir de combustibles fossiles, elles restent globalement plus respectueuses de l’environnement que les voitures à essence classiques.

Une étude de 2020 a estimé que d’ici 2050, une voiture sur deux dans le monde serait électrique, ce qui permettrait de réduire les émissions annuelles de dioxyde de carbone d’un volume équivalent à celui de l’ensemble des émissions annuelles de carbone de la Russie.

Le site web Ecobnb vous indique de manière très utile quelles sont les locations situées à proximité de bornes de recharge pour voitures électriques ou si elles en possèdent une sur place. Si vous êtes en Europe, la Norvège et la France sont les deux pays en tête en termes de généralisation des voitures électriques et de nombre de bornes de recharge disponibles.

Si vous êtes en vacances en ville — et que vous pouvez donc probablement vous passer de voiture — pensez aux villes où il est facile de se déplacer à vélo. Aux États-Unis, San Francisco, Portland et Fort Collins (Colorado) sont arrivées en tête d’un récent classement des villes favorables au vélo. En Europe, Utrecht aux Pays-Bas, Anvers en Belgique et Ljubljana en Slovénie ont toutes été recommandées pour le nombre de pistes cyclables qu’elles possèdent. 


  1. Allez vers des destinations moins connues ou locales 

Les monuments incontournables et les sites touristiques célèbres peuvent souffrir du tourisme de masse, qui contribue à son tour à la pollution de l’air et exerce une forte pression sur les ressources locales en eau et en nourriture dans ces endroits.

À Barcelone, le maire a menacé de limiter le tourisme dans la ville après que son port ait été désigné comme le plus pollué d’Europe en 2019. Pendant ce temps, les fragiles récifs coralliens des régions tropicales du monde sont endommagés par les nageurs et les bateaux qui passent à toute vitesse.

Les restrictions mondiales sur les voyages introduites pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ont contribué à révéler le véritable impact du tourisme en temps normal. Par exemple, de rares dauphins ont été aperçus dans les canaux de Venise en avril 2020, à la suite du confinement en Italie qui a entraîné un ralentissement du trafic maritime dans cette ville habituellement très touristique.

Cependant, le tourisme peut être bénéfique pour l’économie locale et stimuler les efforts de développement durable lorsqu’il est bien mené — essayez de faire quelques recherches et trouvez un endroit qui bénéficierait vraiment de votre visite. Ou remplacez les destinations célèbres contre des alternatives moins connues mais tout aussi belles et fascinantes.

En effet, avant même de rechercher une destination lointaine, il peut y avoir des endroits étonnants à visiter à quelques heures de chez vous, à découvrir en premier.

  1. Apprenez à protéger la nature pendant vos vacances

En reprenant l’idée de mieux choisir votre choix de destination, vous pourriez profiter de ce voyage pour en savoir plus sur les efforts de conservation en faveur de l’environnement et y contribuer.

Par exemple, l’organisation caritative WWF (Fonds mondial pour la nature) dispose d’un site web de voyage où vous pouvez réserver des circuits aventureux qui contribuent à financer les efforts de conservation et permettent d’observer la vie sauvage. L’organisation collabore également avec des prestataires locaux, certifiant des lieux de séjours respectueux de l’environnement à proximité de parcs nationaux et de sentiers de randonnée, afin que les visiteurs puissent profiter de la nature avec un impact moindre. 

Une autre option consiste à camper sur un domaine renaturalisé, une option qui gagne en popularité dans des endroits comme le Royaume-Uni, où les propriétaires fonciers ont fait un effort pour restaurer la nature et réintroduire des espèces menacées ou qui ont disparu à l’état sauvage dans le pays, comme les castors et les cigognes.


6. Pensez à l’alimentation

La restauration dans les hôtels évoque généralement les buffets à volonté, qui sont synonymes de gaspillage. Bien que certains hôtels réfléchissent à des moyens de réduire leurs déchets alimentaires — de la réduction des portions à la suppression du pain gratuit — encore beaucoup de chemin reste à parcourir.

Dans le monde, moins de la moitié des hôtels compostent leurs déchets alimentaires et les envoient souvent à la décharge, créant ainsi du méthane qui est 21 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, selon Sustainable World Travel, un organisme sans but lucratif qui promeut le tourisme durable.

Un autre problème est que dans les îles paradisiaques populaires, comme les Maldives, une grande quantité de nourriture est importée, en partie pour répondre aux goûts internationaux. Sustainable World Travel estime que 80 % des aliments consommés par l’industrie du tourisme dans les îles du Pacifique sont importés, ce qui génère des émissions de gaz à effet de serre.

En voyage, envisagez également des vacances en pension sans restauration et cherchez des restaurants qui proposent des aliments d’origine locale. De plus, même si vous avez du mal à suivre un régime végétarien partout, les régimes végétaliens et végétariens sont une tendance en plein essor, et une application comme Happy Cow par exemple, qui vous indique les lieux proches proposant des plats végétaliens, peut vous aider à trouver des alternatives.

Enfin, évitez le plastique à usage unique en emportant une bouteille d’eau et une tasse à café réutilisables lors de vos déplacements.

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Par Helen Lock