L’équipe de football des États-Unis donne l’exemple en matière d’égalité de rémunération dans le monde du sport.

La Fédération américaine de football, l’Association des joueuses de l’équipe nationale féminine des États-Unis et l’Association des joueurs de l’équipe nationale de football ont annoncé mercredi un accord historique qui garantira aux équipes nationales de football l’égalité de rémunération et de primes, y compris lors des Coupes du monde.

Cet accord, qui fait suite à une bataille publique de six années sur l’égalité des salaires, est le premier du genre, selon le New York Times.

Ces nouvelles grilles salariales sont le résultat de conventions collectives conclues avec chacune des équipes après qu’un groupe de joueuses de haut niveau ait déposé une plainte pour discrimination sexuelle contre l’US Soccer en février. Cependant, les rémunérations des équipes américaines masculines et féminines ne seront pas encore totalement égales. Les blessures, les décisions des entraîneurs et le nombre de matchs joués par chaque équipe auront une incidence sur les revenus des joueurs.

Les accords incluent également un accord qui fait des États-Unis le premier pays à permettre aux équipes de mettre en commun les sommes qu’elles reçoivent de la FIFA pour leur participation à la Coupe du monde. Auparavant, les joueurs américains recevaient la majorité des primes que l’US Soccer perçoit de la FIFA pour chaque participation de l'équipe participe à la Coupe du monde. Les nouveaux accords couvrent les quatre prochaines Coupes du monde, et prévoient que 90 % des gains de la Coupe du monde des deux équipes américaines seront mis en commun et répartis entre les joueurs. Les équipes se partageront l’argent à parts égales pour le tournoi masculin de 2022 et la Coupe du monde féminine de 2023.

Ce nouvel accord porte par ailleurs sur la garde d’enfants, le congé parental, l’invalidité de courte durée, les troubles de la santé mentale, les déplacements et l’égalité de la qualité des installations et des surfaces de jeu.

« C’est un moment véritablement historique », a déclaré la présidente de US Soccer, Cindy Parlow Cone, dans un communiqué.

« Ces accords vont transformer le football pour toujours ici aux États-Unis et ont le potentiel de changer le football dans le monde entier. »

Certains autres pays, comme la Norvège, l’Australie et les Pays-Bas, ont instauré l’égalité des salaires entre les équipes masculines et féminines, mais n’ont pas consenti à partager les gains de la Coupe du monde.

Cet accord intervient après que des joueuses de haut niveau aient déposé une plainte auprès de l’Equal Employment Opportunity Commission en 2016, et que l’USWNT ait intenté un procès pour discrimination sexuelle contre US Soccer en 2019.

Le sport professionnel n’est qu’un des nombreux secteurs touchés par l’écart salarial mondial qui empêche les femmes de bénéficier des mêmes opportunités pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

« Je ressens beaucoup de fierté à l'idée que des filles vont grandir, voir ce que nous avons accompli et reconnaître cette importance au lieu d'avoir à se battre pour l'obtenir », a déclaré Midge Purce, membre du comité de négociation collective de l’association des joueuses.