Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Une pandémie révèle les forces et les faiblesses des systèmes de santé des pays et il est d’une extrême importance de tirer de ces situations les leçons qui s’imposent afin que nous soyons bien préparés lorsque d’autres situations semblables surviendront. Joignez-vous à nous et passez à l’action ici.

La propagation alarmante d’une nouvelle souche du coronavirus, COVID-19, dans le monde entier a entraîné la fermeture de nombreux lieux publics, l’arrêt presque complet des voyages nationaux et internationaux et a provoqué l’isolement volontaire de millions de personnes.

Nous avons également pu constater les diverses réactions des gens de partout dans le monde en cette période de crise.

Nous en voyons vraiment de toutes les sortes, que ce soit des Italiens chantant ou jouant de la musique sur leur balcon pour réconforter les autres, aux réactions de panique de certaines personnes qui se précipitent pour stocker des victuailles ou du papier de toilette. 

Nous pouvons également constater comment le monde traite les personnes ayant contracté le virus et comment il tente de limiter sa propagation, et bien sûr retenir les leçons que nous pouvons tirer de cette crise et tenter de voir comment mieux nous préparer pour répondre efficacement aux crises futures. 

Voici donc un aperçu des défis que nous devons relever et des leçons que nous pouvons en tirer.   

1. Protéger les travailleurs infectés

A Metropolitan Transportation Authority worker sanitizes surfaces at the Coney Island Yard, March 3, 2020, in the Brooklyn borough of New York.
A Metropolitan Transportation Authority worker sanitizes surfaces at the Coney Island Yard, March 3, 2020, in the Brooklyn borough of New York.
Image: Kevin Hagen/AP

Aux États-Unis, par exemple, de nombreuses personnes commencent à exiger une meilleure protection pour les travailleurs, alors que des millions d’entre eux n’ont pas droit à des congés de maladie payés et ne peuvent se permettre de s’absenter du travail s’ils sont malades, ce qui augmente considérablement les risques non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs collègues. 

« Ceux qui se battent pour obtenir des congés de maladie payés expliquent qu’il ne s’agit pas uniquement d’obtenir des avantages pour les travailleurs, mais que c’est en fait une question de santé publique », expliquait la semaine dernière au Guardian Harry Holzer, professeur en politiques publiques à Georgetown University. 

Au Royaume-Uni, un débat fait actuellement rage sur la nécessité d’augmenter les indemnisations lors des congés de maladie et de rendre ces congés obligatoires pour les travailleurs temporaires, particulièrement ceux qui travaillent dans le domaine de la santé et qui refusent de s’isoler afin de ne pas perdre leurs revenus. 

Toujours au Royaume-Uni, où 15 % des travailleurs sont des travailleurs autonomes, on soulève également des préoccupations sur les inégalités des divers systèmes de congés de maladie payés au pays. Une loi d’urgence a été votée pour que l’indemnisation soit versée dès le premier jour d’arrêt du travail plutôt que le quatrième, mais cette disposition ne s’applique qu’aux travailleurs admissibles.

La crise touche également de plus en plus les pays en développement, où des millions de travailleurs ne peuvent se permettre de s’absenter du travail. 

Comme le souligne le Overseas Development Institute, les gens qui vivent dans la pauvreté ou dans des régions adjacentes n’ont pas les moyens de stocker de la nourriture. De plus, la colère, la malnutrition et d’autres facteurs de stress augmentent la vulnérabilité au virus, à la maladie et, ultimement, à la mort. 

L’institut indique également : « La pauvreté peut favoriser la contagion, qui, à son tour, constitue un facteur de pauvreté ». 

L’attention que suscite cette question renforce l’importance des Objectifs de développement durable des Nations Unies et montre à quel point ils sont intrinsèquement liés, la lutte contre l’extrême pauvreté et ses causes étant cruciale si nous voulons contenir les crises de santé publique à l’échelle mondiale.

2. La nécessité de la collaboration mondiale

A member of the medical staff measures the temperature of a traveler near Gries am Brenner, Austrian province of Tyrol, at a border crossing with Italy on March 10, 2020.
A member of the medical staff measures the temperature of a traveler near Gries am Brenner, Austrian province of Tyrol, at a border crossing with Italy on March 10, 2020.
Image: Kerstin Joensson/AP

Le coronavirus n’a pas de frontière et maintenant plus que jamais, il est temps pour nous tous d’être des citoyens du monde. Il faut que les économies les plus solides passent à l’action et financent les organisations internationales qui œuvrent au développement d’un vaccin et soutiennent les pays les plus pauvres pour réduire les impacts de la crise.  

La Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI) est l’une de ces organisations mondiales parmi tant d’autres qui travaillent sans relâche pour vaincre le coronavirus.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), en partenariat avec la Fondation pour les Nations Unies et la Fondation philanthropique suisse, a lancé vendredi la toute première initiative de financement, le Fonds de solidarité pour la lutte contre la COVID-19, qui reçoit les dons des personnes et des entreprises.

L’OMS a évalué à 675 millions de dollars les coûts pour se préparer et répondre aux besoins, pour le mois d’avril uniquement. Et comme la pandémie continue de s’aggraver, les coûts vont certainement augmenter encore. 

« Nous sommes actuellement à un point critique dans notre réponse à la COVID-19 à l’échelle mondiale et nous devons tous nous impliquer dans cet effort massif pour protéger la planète », a indiqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.   

3. L’importance d’une information fiable

Health workers react as people applaud from their houses in support of the medical staff that are working in COVID-19 outbreak in Barcelona, Spain, March 16, 2020.
Health workers react as people applaud from their houses in support of the medical staff that are working in COVID-19 outbreak in Barcelona, Spain, March 16, 2020.
Image: Joan Mateu/AP

Keiji Fukuda, professeur de soins cliniques et directeur de l’école de santé publique de l’Université de Hong Kong, a indiqué au site d’information Global Health Now qu’un des défis actuels est de transmettre les faits en s’appuyant sur les données scientifiques probantes, puisque les données changent constamment, ce qui complique les choses en cette époque où les « fake news » sont partout présentes.

M. Fukuda fait remarquer que la confiance envers les diverses sources d’information s’établit avec le temps, qu’il faut que toutes les sources fiables travaillent de concert et que l’information diffusée réponde aux inquiétudes des gens. Pourtant, nous constatons que cet enjeu de la confiance et de la désinformation est bien présent dans l’actualité. 

Amesh Adalja, professeur émérite au John Hopkins Center for Health Security, ajoute qu’il importe de combattre la désinformation avec des faits irréfutables et que nous devons expliquer clairement ces faits et la raison d’être de certaines recommandations.

Selon l’OMS, plusieurs faussetés circulent sur le virus. Par exemple, certaines théories affirment que la température extérieure et la météo ont un effet sur la propagation du virus.

L’OMS confirme que les données actuelles confirment que la COVID-19 peut se transmettre dans toutes les régions du globe, y compris les régions chaudes et humides, et qu’il n’y a aucune raison de croire que les températures froides tuent le virus.

Ce mythe a incité certaines personnes à suggérer que prendre un bain chaud pourrait aider à combattre le virus.

Mais l’OMS a remis les pendules à l’heure : « Prendre un bain chaud n’empêche pas de contracter la COVID-19. La température du corps reste normale, entre 36,5 ºC et 37 ºC, quelle que soit celle de votre bain ou de votre douche. Par ailleurs, il peut être dangereux de prendre un bain très chaud à cause du risque de brûlure ».

Pour avoir une information et des conseils de santé relativement au coronavirus, il faut toujours se fier aux organisations de santé publique reconnues comme l’OMS.

4. L’esprit communautaire en temps de distanciation sociale

People stand on their balconies during one of the many flash mobs taking place in Milan, Italy, March 15, 2020. During nationwide lockdown, Italians are showing signs of solidarity calls for people to ''gather'' on their balconies at certain hours.
People stand on their balconies during one of the many flash mobs taking place in Milan, Italy, March 15, 2020. During nationwide lockdown, Italians are showing signs of solidarity calls for people to ''gather'' on their balconies at certain hours, either to play music or to give each other a round of applause.
Image: Claudio Furlan/LaPresse/AP

Alors que se multiplient les appels à éviter les lieux achalandés et à s’isoler des autres, des réactions de peur et de « chacun pour soi » se manifestent dans plusieurs communautés.

Le professeur Ian Goodfellow, chef de la division de virologie de l’Université de Cambridge, a indiqué au site Vice News que, bien qu’il puisse comprendre ce sentiment de panique, il est absolument inutile de stocker de grandes quantités de nourriture ou de papier de toilette.  

Il a également souligné que le fait qu’il s’agisse d’un virus tout nouveau et que nous attendons plus d’information amène certaines personnes à vouloir se faire des réserves pour avoir l’impression d’être en contrôle. 

En réponse à la frénésie extrême qui s’est emparée d’une partie de la population qui s’est précipitée dans les magasins pour acheter du papier de toilette, le médecin en chef de l’Australie, le Dr Brendan Murphy a affirmé : « Nous tentons de rassurer les gens et de les convaincre que vider les étagères de papier de toilette des supermarchés n’est certainement pas la chose à faire actuellement. »

Il faut se souvenir d’une chose essentielle : pour demeurer en santé, l’OMS recommande de maintenir une distanciation sociale, de se laver fréquemment les mains pendant au moins 20 secondes, de tousser dans son coude ou sa manche et de jeter immédiatement tout tissu ou objet possiblement contaminé afin de réduire le risque de propagation.

Editorial

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Par Helen Lock