La lutte contre l'extrême pauvreté a connu des reculs importants au cours des dernières années. Bien que le COVID-19 ne sévisse plus dans nos communautés comme en 2020, les effets en cascade de la pandémie continuent de nuire aux populations les plus pauvres du monde. En outre, la violence et les phénomènes météorologiques violents alimentés par le changement climatique déplacent les populations, perturbent la chaîne alimentaire et aggravent la pauvreté

Tout cela signifie que l'aide au développement pour les plus pauvres du monde est essentielle à l'heure actuelle. L'Association internationale de développement (IDA) est un élément essentiel de l'équation. Fondée en 1960, l’IDA vise à réduire la pauvreté en fournissant des dons et des prêts à taux faible ou nul destinés à des programmes qui stimulent la croissance économique, réduisent les inégalités et améliorent les conditions de vie des populations.

Cependant, cette ressource qui permet de lutter contre la pauvreté a un besoin urgent de contributions supplémentaires. Le président du groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, appelle les donateurs de l'IDA à collecter cette année un montant record d’au moins 100 milliards de dollars au titre de la reconstitution des ressources, afin d'aider les pays à bas revenus à améliorer les conditions de vie de leur population.

« Nous sommes en train de repousser les limites de cette importante ressource concessionnelle et aucune ingénierie financière créative ne compensera le fait que nous avons tout simplement besoin de plus de fonds », a déclaré M. Banga. "C'est ce qui doit pousser chacun d'entre nous à faire de la prochaine reconstitution des ressources de l'IDA la plus importante de tous les temps.

Comment fonctionne l'IDA ?

L'IDA est la plus grande source de financement concessionnel au monde, ce qui signifie qu'elle accorde des subventions et des crédits à taux d'intérêt nul ou faible et à une période de remboursement de 30 à 40 ans. Ces conditions d'emprunt favorables font de l'IDA une bouée de sauvetage pour les pays à bas revenus qui pourraient ne pas être en mesure d'accéder à d'autres sources de financement pour se remettre des conséquences d'une pandémie, du changement climatique ou d'une guerre.

Les fonds de l'IDA servent à soutenir une série d'activités de développement, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture et de la résilience climatique, qui visent toutes à améliorer les moyens de subsistance des populations. L'un des exemples les plus marquants de l'impact de l'IDA est le soutien qu'elle a apporté à la révolution verte en Inde dans les années 1960. En investissant dans des projets liés à l'agriculture, l'IDA a joué un rôle essentiel en aidant l'Inde à éviter la famine et à atteindre un niveau d'autosuffisance en matière de céréales alimentaires.

Plus récemment, l'IDA a investi considérablement dans la réalisation de l'électrification de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique du Sud par le biais du programme ASCENT (Accelerating Sustainable and Clean Energy Access Transformation), qui prévoit de fournir un réseau électrique à au moins 100 millions de personnes et de mettre en place des approches d'accélération pour étendre l'accès à 200 millions de personnes supplémentaires.

L'IDA soutient actuellement 75 pays. Depuis sa création en 1960, l'IDA a investi 533 milliards de dollars dans 115 pays, l'Afrique étant le principal bénéficiaire. À ce jour, 36 pays ont quitté le groupe des emprunteurs, et plusieurs sont revenus à l'IDA en tant que donateurs.

Que signifie la reconstitution des ressources de l'IDA ?

Les fonds de l'IDA proviennent de plusieurs sources : les donateurs (55 pays à revenu élevé et intermédiaire), les marchés de capitaux et le Groupe de la Banque mondiale. Tous les trois ans, l'IDA demande à ses donateurs de reconstituer ses fonds afin de pouvoir continuer à produire un impact.

Cette année marque le 21e campagne de reconstitution des ressources de l'IDA (IDA21) depuis 1960. En décembre, les donateurs se réuniront pour annoncer leurs contributions pour les trois ans à venir. L'IDA21 se concentrera sur le thème « En finir avec la pauvreté sur une planète vivable : Agir avec urgence et ambition ».

La dernière reconstitution (IDA20) a été finalisée en décembre 2021 et a débouché sur un financement historique de 93 milliards de dollars, le plus important mobilisé dans l'histoire de l'IDA. IDA21 vise à battre ce record pour atteindre au moins 100 milliards de dollars, dont environ 30 milliards devront provenir des pays donateurs.

Cela signifie que les pays donateurs devront augmenter leurs contributions par rapport au cycle de reconstitution précédent, une tâche qui peut sembler ambitieuse pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les grands donateurs tels que les États-Unis et le Royaume-Uni ont réduit leur aide aux pays à bas revenus au cours des dernières années afin de soutenir davantage l'Ukraine et l'atténuation des effets du changement climatique. D'autre part, la force du dollar américain signifie que les autres pays donateurs devront contribuer davantage de leur devise domestique rien que pour conserver leur position lors du dernier cycle de reconstitution des ressources.

Malgré ces défis, il est non seulement essentiel mais aussi judicieux pour les pays donateurs d’augmenter leurs contributions de 25% chacun. Les contributions à l'IDA ont un impact considérable en raison de l'effet multiplicateur : chaque milliard de dollars versé se transforme en près de 4 milliards de dollars de dons et de prêts aux pays emprunteurs. En d'autres termes, contribuer à l'IDA est l'un des moyens les plus efficaces dont disposent les pays à revenu moyen et élevé pour réduire la pauvreté.

Comment puis-je aider ?

Il est indispensable d'atteindre l'objectif d’au moins 100 milliards de dollars fixé pour la reconstitution des ressources de l'IDA - dont 30 milliards devront provenir des pays donateurs - si l'on veut que le monde progresse vers la réduction de l'extrême pauvreté.

Nous appelons tous les pays donateurs à augmenter leur contribution en décembre, mais il est particulièrement important que les plus grands donateurs de l'IDA annoncent des contributions importantes, car ce sont eux qui ont le pouvoir de stimuler la croissance. Les 15 principaux donateurs de l'IDA représentent plus de 90 % de ses contributions, tandis que plus de la moitié des contributions totales proviennent des cinq principaux donateurs de l'IDA. Si ces grands acteurs - les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France - augmentent leurs contributions, l'objectif de reconstitution sera plus vite atteint.

Rejoignez-nous en appelant les principaux pays donateurs de l'IDA à augmenter leurs promesses en décembre afin qu’on puisse se remettre sur la voie de l'éradication de l'extrême pauvreté.